Le Premier ministre a saisi l’occasion de sa célébration par ses parents de Yamoussoukro pour mettre en garde “les provocateurs”



À l’occasion de la manifestation organisée dimanche à Yamoussoukro pour le célébrer, le Premier ministre Charles Konan Banny a répondu à tous ceux qui l’ont intimidé en pensant qu’il n’avait personne derrière lui. Avec son ton calme mais ferme, il a asséné ses vérités. “ Je ne suis pas venu pour juger et dire qui a tort ou qui a raison.



Le moment de donner des conseils n’est pas encore arrivé. Pour l’heure, je me considère comme le berger dont le rôle consiste à ramener dans le troupeau les bêtes dispersées… Certaines personnes pensent naïvement que je suis seul, que je n’ai personne derrière moi. Dites leur d’arrêter de me provoquer. Dites leur que personne ne peut m’effrayer. Je n’ai peur de personne; si je ne réponds pas à leurs provocations, c’est parce que je ne veux pas m’inscrire dans la logique des palabres qui retardent le retour de la paix. Je ne veux pas me battre ou combattre. Je veux être un réconciliateur. Je veux être un homme de paix… ”
Dimanche à la Place Jean Paul II de Yamoussoukro, Charles Konan Banny a martelé ses convictions à ses parents, réunis par milliers ; à ses beaux-parents de Touba accourus par centaines, à ses amis, aux opérateurs économiques, aux anonymes. Il a précisé sa mission en relatant l’histoire de sa nomination. Après la récusation de tous les autres premier-ministrables par le Président Laurent Gbagbo qui estimait qu’il ne pouvait pas s’entendre avec eux, ce fut son tour d’être cité. Sa première question a été de savoir si le Président Gbagbo l’acceptait. Le jour de son arrivée de Dakar, ce dernier lui a confié ceci : “ travaillons ensemble, pour faire mentir tous ceux qui ont déjà parié sur le fait que nous allons nous affronter, nous faire la guerre. Depuis lors, j’ai délibérément choisi de faire un tandem avec le Président que le peuple ivoirien a élu. Nous pouvons ne pas être d’accord sur tout. Nous usons alors du dialogue comme nous l’a enseigné Félix Houphouët-Boigny pour aplanir les différends ”.
Bien avant de livrer ces messages forts, en baoulé, le Premier ministre a pris un bain de foule, a salué le tam-tam parleur, les chefs traditionnels, les jeunes, les femmes, les élus, les cadres venus très nombreux. Il a écouté le discours du comité d’organisation lu par Koffi Désiré. Celui-ci a insisté sur la fierté ressentie par les populations de Yamoussoukro pour l’honneur porté sur lui et l’a assuré du soutien total qu’elles comptent lui apporter pour la réussite de sa mission. Il a reçu des cadeaux du comité d’organisation et des chefs traditionnels. Il a été magnifié par des artistes dont Sidonie, Allah Thérèse, Emmaüs et Amani Djoni qui ont composé pour l’occasion des refrains spécialement dédiés au Premier ministre. En association avec le CARDES et surtout Rebecca international, une ONG dirigée par M. et Mme Georges Israël, un couple ami aux Banny, le Premier ministre a offert 500 tables- bancs pupitres double avec chaises, 500 tables-bancs double, 298 chaises, 150 tables-bancs simples, cinq cartons de livres, cinq placards bibliothèque à l’école Bad ; 100 tables-bancs simples, 100 chaises et 10 placards à l’école de la mission catholique Sinzibo-village ; 50 tables-bancs simples, 50 chaises et cinq cartons de livres au groupe scolaire Excellence ; dix tables bibliothèques, quatre armoires, 231 tables-bancs, 20 bureaux-professeurs, 20 chaises professeurs, 20 cartons de livres et sept bancs au Collège municipal. Toujours avec la collaboration des deux ONG, CARDES et Rebecca International, M. Charles Konan Banny a remis onze berceaux et matelas, 30 lits pédiatriques et 12 lits d’hôpitaux au CHR de Yamoussoukro.


Repères
Prédestination. La place Jean Paul II où ont eu lieu les manifestations était jadis une forêt noire baptisée “ BO FLÔLÔ ” c’est-à-dire, une forêt procurant fraîcheur et calme. C’est à cet endroit qu’a été implantée la Mairie qui jouxte cette place prédestinée à la paix.



Mobilisation. Les amis de Charles Konan Banny sont venus de partout pour vivre l’accueil et la célébration organisés par ses parents de Yamoussoukro. En plus des régions de Côte d’Ivoire, il y avait des délégations du Sénégal, du Mali, du Niger…



Réincarnation. À Yamoussoukro, il y a un seul refrain sur les lèvres: Charles Konan Banny est la réincarnation de Félix Houphouët-Boigny. Dans toutes les allocutions et chants des artistes, il est habité par l’esprit et la sagesse de Houphouët-Boigny pour ramener la paix.



Scolarisation. “Je suis devenu Premier ministre aujourd’hui parce que je suis allé à l’école ”. Tenant la main du ministre de l’Education nationale, M. N’Guessan Amani Michel, le Premier ministre a insisté sur l’importance de l’école pour l’avenir des enfants.


Aussi, a-t-il insisté, pour demander qu’on leur laisse en héritage une bonne et solide formation.


Soutien. Les clubs de soutien à Charles Konan Banny poussent comme des champignons.


Après les anciennes structures comme COPAD, CKB, CARDES, IDD, de nouveaux sigles sont apparus à Yamoussoukro. Tout en souhaitant plein succès à la mission de dix mois à la tête, d’un gouvernement de transition, ces clubs préparent le long terme avec les échéances de…2011.



Auteur: Jean-Baptiste AKROU