"Mesdames et Messieurs.
Je voudrais commencer mon propos en vous remerciant d’avoir bien voulu participer à la conférence de presse de ce jour.
Après consultation duPrésident de la République, SEM Alassane OUATTARA,j’ai décidé de tenir cette conférence de presse, en vue de mieux informer la population vivant en Côte d’Ivoire ainsi que nos amis et partenaires au développement,des principales orientations de l’action gouvernementale, des projets majeurs qui en découlent et des résultats déjà obtenus.
Je sais que vous êtes nombreux à souhaiter entendre le Gouvernement sur plusieurs sujets d’intérêt national ou international.
Après, d’une part, l’adoption, le 13 mars 2013, du Programme de Travail Gouvernemental (PTG) qui, comme vous le savez, est un instrument important pour la mise en œuvre de l’action gouvernementale, et après d’autre part, la tenue du 13 au 27 mars 2013 de la troisième revuedu Programme Economique et financier soutenu par le FMI et la Banque Mondiale, une telle rencontre participedu droit à l’information de la population et partant de la vie démocratique.
Cette rencontre pourrait avoir unepériodicité au moins semestrielle, et si nécessaire plusfréquente, de manière à permettre au Gouvernement de rappeler, chaque fois que nécessaire, le cap suivi, les contraintes rencontrées, les solutions apportées ainsi que les résultats obtenus.Ces résultats sont à comparer aux perspectives envisagées sur le chemin de la grande transformation de la « Côte d’Ivoire en un pays émergent à l’horizon 2020 ».
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi ensuite de vous faire partager notre conviction profonde que les aspirationsde nos populations sont dûment prises en compte à travers les principaux chantiers du Gouvernement.
Ceux-ci sont articulés autour de trois axes essentiels, à savoir :
•la paix et la sécurité ;
•la réconciliation nationale et la cohésion sociale ;
•la relance économique et la reconstruction post crise
C’est à l’aune de ce triptyque que nous entendons, sous la haute égide du Président de la République, conduire l’action du Gouvernement en vue d’apporter des réponses concrètes aux réelles préoccupations de nos concitoyens.
Le premier axe de l’action du Gouvernement concerne la paix et la sécurité.
En effet, nous le savons tous, la paix et la sécurité sont des préalables à tout programme, à tout développement. C’est pourquoi, le Gouvernement mobilise toutes les ressources nécessaires aussi bien matérielles que diplomatiques pour gagner la bataille de la paix et de la sécurité.
C’est, par exemple, dans le souci d’une plus grande sécurisation des personnes et des biens que le Président de la République a mis en place, le 8 Août 2012, le Conseil National de Sécurité (CNS).Le CNS a déjà consenti beaucoup d’efforts financiers à l’équipement de nos forces (Armée, Gendarmerie et Police) tant en moyens d’interventions qu’en matière de mobilité et de communication afin de les rendre plus opérationnelles.
La mise en place récente du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO) vient, à point nommé, pour contribuer à lutter plus efficacement contre l’insécurité et le grand banditisme. En outre, pour le Gouvernement, la question de la sécurité doit être traitée en liaison avec le processus du Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration des ex-combattants.
C’est ce qui explique la création d’une structure unique, l’ADDR (Agence pour la Démobilisation, le Désarmement et la Réinsertion) qui traduit l’ambition du Gouvernement de régler au mieux et en urgence cette importante problématique qui concerne plus de 64 500 personnes.
Je puis donc vous rassurer que l’actualité qui fait état d’attaques perpétrées par des hommes armés et dont les derniers soubresauts ont eu pour théâtre Petit Guiglo dans le Département de Bloléquin, renforce notre détermination à faire de la sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire, un objectif incontournable et, pour ainsi dire, permanent de notre action ; objectif auquel le Gouvernement est prêt à consacrer des moyens encore plus importants.
Le deuxième axe de la politique du Gouvernement vise la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
En effet, pour nous, la réconciliation nationale n’est pas une option, mais bien une obligation de bon sens. Et le Gouvernement est résolu, avec détermination et engagement, à y consacrer l’énergie qu’il faut.
Nous pensons, en effet, qu’il nous faut, tous ensemble, arriver à cicatriser les stigmates de la grave crise postélectorale que notre pays vient de traverser. Des actes majeurs ont été déjà posés dans ce sens qu’il convient de prolonger et amplifier. Ainsi, la mise en place par l’ordonnance 2011-167 du 13 juillet 2011 de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) vise-t-elle à créer les conditions du pardon et de la réconciliation,mais sans impunité. D’un autre côté, le gouvernement est soucieux de consolider les conditions du dialogue politique. Le Chef de l’Etat, le Président Alassane OUATTARA, on s’en souvient, en a fait une question essentielle et montré la voie en maintes occasions :
•d’abord, pendant toutes ses visites d’Etat tant à l’intérieur de la Côte d’Ivoire que hors de nos frontières, il n’a de cesse d’inviter les exilés à rentrer au pays et à prendre leur place dans la reconstruction de la patrie.
•ensuite, le 29septembre 2011, il a reçu en audience une délégation du FPI/CNRD conduite par le Président par intérim du FPI, pour poser les jalons du dialogue politique. De nombreuses autres initiatives ont suivi telles que la tenue du Conclave de Grand-Bassam, les 27 et 28 avril 2012, la mise en place du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) sans compter toutes les rencontres que nous avons eues depuis janvier 2013, avec les partis du CPDet le FPI dans le cadre du dialogue direct souhaité par ce parti.
En tout état de cause, nous sommes décidés à poursuivre nos efforts afin de renforcer avec nos frères et sœurs de l’opposition des relations de convivialité démocratique et une convergence de vue sur les principales préoccupations de la vie sociopolitique de la Nation. Ces efforts valent également dans la recherche d’un climat social apaisé, grâce à l’amélioration du niveau et du cadre de vie des travailleurs.
Le troisième axe de l’action du gouvernement concerne la relance économique et la reconstruction post crise.
Le Plan National de Développement couvrant la période 2012-2015 traduit la grande ambition du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».
Pour y parvenir, l’objectif visé est de réaliser une croissance économique forte et inclusive dont l’investissement constitue un des piliers. Le niveau de 11.076 milliards de FCFA projeté sur la période 2012-2015 est nécessaire pour remettre à niveau nos infrastructures économiques et sociales devenues vétustes et insuffisantes du fait notamment du manque d’entretien pendant la longue et difficile décennie de crise que notre pays vient de traverser".