Hier, nous avons assisté à un évènement. J’ai dû proposer la démission du
gouvernement parce que le pays est confronté à un évènement important. Très
important, jusqu’où il y a eu des Ivoiriens qui ont perdu la vie à cause des
négligences, des légèretés coupables de certains de nos compatriotes responsables.
Je crois que la première des choses que nous devons faire, c’est de tirer les leçons
de cela. Moi, je voudrais en tirer une seule. Plus jamais rien ne sera laissé impuni.
C’est une rupture. Il faut que les Ivoiriens comprennent. Il faut que nous assumions
désormais avec sérieux nos responsabilités. On gouverne pour le peuple, on ne
gouverne pas contre le peuple.
Pour bien montrer cela, le gouvernement qui a été
constitué, dans le cadre de la Résolution 1633 et que le Chef de l’Etat a accepté, a
mis fin à ses fonctions. Mais, nous restons toujours dans le même cadre. Le cadre
qui m’a amené ici. Souvenez-vous de la formule « Premier ministre acceptable par
tous ». J’observe d’ailleurs, je le dis souvent, qu’avant d’en arriver à Charles Konan
Banny, acceptable par tous, par le Chef de l’Etat, d’autres personnes avaient été
proposées. Celles-ci, semble-t-il, n’avaient pas remplies cette condition. Je rappelle
cela au passage.
Mais, ce n’est pas anonyme, ce n’est pas anodin. Nous sommes
dans ce cadre. Je suis venu voir le Chef de l’Etat dans ce cadre. Pour lui dire ceci : «
nous allons rentrer dans la même procédure que celle que nous avons suivie dans le
mois de décembre pour former le gouvernement. Je vous le rappelle, la 1633 se
situe dans le cadre de Marcoussis. Vous savez aussi qu’en ce qui me concerne,
j’aurais préféré d’autres cadres. Mais, nous sommes dans ce cadre-là. Cela signifie
que nous ne sommes pas sortis de la crise, la crise que traverse notre pays, la crise
politico-militaire. Même si la guerre est finie, la crise continue. Dans ce cadre, je vais
procéder aux consultations, ces jours-ci avec les différents leaders politiques. Je crois
pouvoir dire que, dès la semaine prochaine, le gouvernement sera mis en place dans
le cadre que nous avons expérimenté au mois de décembre. Mais au fond, si cette
situation est créée,
c’est parce que des choses graves se sont produites dans notre
pays. Nous avons donc évoqué ces questions, le Chef de l’Etat et moi-même. Je
voudrais aussi dire qu’avant de venir ici, j’ai rencontré des victimes. Et des
dispositions qui ont été prises par le gouvernement ont été précisées. Un dialogue
s’est instauré entre leur collectif et moi-même. Et je crois pouvoir dire qu’une bonne
entente s’est opérée entre eux et le gouvernement. Je profite de l’occasion pour
réitérer la compassion du gouvernement à l’égard des victimes. Il faut dire qu’aucun
Abidjanais ne peut dire qu’il sera épargné. Et c’est pour cette raison que le
gouvernement doit redoubler d’efforts pour neutraliser le produit, pour l’enlever,
pour faire en sorte que les effets nocifs ne se propagent plus.
Le gouvernement a
APRES LA DEMISSION DU GOUVERNEMENT DE
TRANSITION
également reçu l’aide, une réponse positive, de la communauté internationale. La
communauté internationale s’est mobilisée et elle se mobilisera pour aider les
Ivoiriens à faire face à cette catastrophe. Je crois qu’il faut saisir cette occasion pour
remercier tous ceux qui vont nous venir en aide. Voici ce que je voudrais dire. On se
donne rendez-vous pour le début de la semaine prochaine pour faire connaître la
liste des nouveaux ministres.