Déclarations & Discours
Intervention du président de la République lors de la cérémonie d’hommage aux victimes
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Monsieur le Premier Ministre,
Madame et Messieurs les Présidents d’Institutions,
Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil Constitutionnel,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Officiers Généraux, Officiers supérieurs et Commandants de Groupement tactiques
Honorables Chefs Traditionnels et Chefs Religieux
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Le vendredi 6 mai 2013, devant la nation toute entière, j’ai prêté serment en tant qualité de Président de la république de Côte d’Ivoire. Cette cérémonie de prestation de serment qui a mis un terme à la longue crise postélectorale qu’a connu notre pays, a été pour moi un moment d’intense émotion en raison du souvenir douloureux de ces cinq mois de souffrance pour tous les ivoiriens et pour toutes les populations vivant dans notre pays. Cinq longs et interminables mois émaillés de nombreuses pertes en vie humaine où tous sans distinction d’ethnie, de religion, de parti politique et même de nationalité, avons vécu dans la peur, dans l’angoisse, dans la faim avec la mort.
Oui, ces cinq derniers mois ont été difficiles pour nous tous. Hommes, femmes, enfants. Du nord, du sud, de l’est, de l’ouest, du centre. Militants du PDCI, du RDR du FPI, de l’UDPCI, des Forces Nouvelles, du MFA, de l’UPCI, du PIT et bien entendu d’autres partis. Chrétiens, musulmans ou de toute autre confession religieuse. Tous, nous avons beaucoup souffert. Chers frères, chères sœurs, nombreux sont hélas nos compatriotes qui n’écriront pas avec nous les pages de la Côte d’Ivoire nouvelle que nous avons pourtant appelée de tous nos vœux.
Nous les rescapés nous devons nous souvenir de nos martyrs et de toutes les victimes de cette crise. Nous devons nous arrêter pour pleurer avec ces milliers de familles endeuillées et attristées. Je voudrais au nom de la Nation, m’incliner devant la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui sont tombées depuis le déclenchement de la crise postélectorale. Je présente mes condoléances les plus attristées à leurs familles. Aux blessés, j’exprime ma profonde compassion et je leur souhaite un prompt rétablissement. A tous les orphelins, à toutes les veuves et à tous les veufs, à tous les parents des victimes, je veux leur dire que la Côte d’Ivoire ne les oubliera jamais. C’est pourquoi, au nom de la Nation je décrète un deuil national de trois jours à compter d’aujourd’hui. Pendant ces trois jours les drapeaux seront en berne. Dorénavant, la journée du 12 mai sera instituée journée des martyrs.
Je donne l’assurance à tous qu’aucun crime ne restera impuni. Une Commission nationale d’enquête a déjà été constituée pour poursuivre, juger et punir les auteurs des exactions et des tueries. La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui verra le jour bientôt permettra à toute la Nation de comprendre, de situer les responsabilités et de pouvoir pardonner. Je prends l’engagement de tout mettre en œuvre pour que notre rêve commun d’un pays prospère, uni et réconcilié se réalise. Pour cela, nous devons engager tous ensemble les chantiers de la reconstruction de notre pays et bâtir dès à présent la Côte d’Ivoire nouvelle à laquelle nous aspirons tous. Je souhaite enfin que ces trois jours de prière et de recueillement nous permettent de faire notre examen de conscience et d’aboutir à la même conclusion : plus jamais ça, plus jamais ça en Côte d’Ivoire. Que Dieu protège la Côte d’Ivoire.