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MUSEE DES CIVILISATIONS DE COTE D'IVOIRE

Une nouvelle vie pour des œuvres disparues

Refusant de faire le deuil de 121 pièces majeures pillées durant la crise post-électorale de 2010, le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire a lancé en janvier 2017 la “Collection Fantôme”.
Au catalogue des œuvres perdues, des masques, sculptures, parures et objets d'arts traditionnels datant des 17ème, 18ème et 19ème siècles. Le tout d’une valeur marchande de 3,8 milliards de FCFA. Un préjudice énorme. 
En 2011, alors que les priorités de développement sont ailleurs du fait de la sortie de crise post-electorale, Silvie Memel Kassi, la directrice du musée, lance un appel à la solidarité nationale et internationale pour sauver une partie de la mémoire collective et dénoncer le trafic d’œuvres culturelles. Le message est entendu. De bonnes volontés se mettent en mouvement pour faire revivre les œuvres perdues dans les consciences. Le Service des Arts visuels d’Evry (France) initie un projet de reconstitution des œuvres pillées. En Côte d’Ivoire, le Centre Technique des Arts Appliqués de Bingerville (CTAA) et le Département des Arts de l’Université Félix Houphouët-Boigny s’engagent pour dire “non à la culture du vide”. Ainsi naît la “Collection Fantôme”. Elle redonne vie à certaines œuvres, symboliquement restituées sous différentes formes : pièces similaires à celles disparues, sculptures, gravures, photographies, textes “slamés” et pièces musicales. Le projet suscite également une réflexion sur la préservation des biens culturels, des initiatives pédagogiques et de sensibilisation contre le trafic illicite. L’exposition de la collection inclut « des vitrines vides pour bien montrer que les pièces sont manquantes », précise Silvie Memel Kassi.

N°09/ Mar. 2019 Partager :