Déclarations & Discours
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Déclaration du PM-Sortie de Promotion à l’ENA
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Messieurs les Présidents des Institutions,
• Monsieur le Ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi,
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
• Excellences, Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
• Mesdames et Messieurs les Élus,
• Monsieur le Directeur Général de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA),
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs Centraux et Chefs de service,
• Messieurs les Officiers Généraux,
• Messieurs les Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-officiers et Militaires du rang,
• Distingués Chefs traditionnels et Chefs religieux,
• Mesdames et Messieurs les formateurs,
• Chers Filleuls et élèves de la 47ème promotion de l’ENA,
• Honorables invités,
• Mesdames et Messieurs,
En cette journée empreinte d’émotion et de solennité, je suis invité à célébrer, avec vous, la sortie officielle de la 47ème promotion des élèves de l’Ecole Nationale d’Administration.
Cette prestigieuse institution, qui m’accueille si généreusement, a déjà formé et mis à la disposition de l’administration publique de Côte d’Ivoire, 47 promotions de fonctionnaires élèves et d’élèves fonctionnaires.
Vous comprendrez, dès lors, la légitime fierté que je ressens d’être en présence de ces hommes et de ces femmes qui ont sollicité et obtenu le parrainage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire. Puisqu’en effet, par delà ma modeste personne, c’est bien l’institution républicaine que j’incarne qui est honorée, voire distinguée, par le choix de mes filleuls. Je suis d’autant fier que je partage.
Si la Providence permet que leur promotion porte, désormais, le nom « SORO Kigbafori Guillaume », c’est qu’assurément le processus de réconciliation et de reconstruction engagé depuis sept années, bientôt, ne mobilise pas en vain les énergies de toutes les forces vives de notre nation.
Il serait, en réalité, trop réducteur de percevoir le rituel auquel nous sacrifions aujourd’hui à travers le prisme étroit des intérêts individuels et des passions ou même des ambitions personnelles. Bien au contraire, il nous faut dépasser les clivages traditionnels, surmonter nos divisions internes, guérir nos blessures, pour être en mesure d’élargir notre vision, afin d’offrir une nouvelle chance à la Côte d’Ivoire.
Une telle perspective et une telle responsabilité ne peuvent être partagées et portées que par la génération actuelle, dont les élèves de la 47ème promotion de l’ENA représentent la fine fleur pleine de promesse.
En considération de ce défi, je ne doute pas que mes filleuls ont bénéficié d’une formation humaine et professionnelle de grande qualité, durant ces deux années académiques et pratiques.
C’est pourquoi, je me joins à eux pour remercier et féliciter toutes les personnes qui ont contribué à cette œuvre ô combien vitale pour l’Etat ivoirien.
Le résultat est édifiant et il nous donne des raisons d’espérer en l’avenir de notre nation.
Ainsi, nos remerciements s’adressent-ils, d’abord, au Professeur Hubert OULAYE, Ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi, qui a toujours inscrit en bonne place dans la hiérarchie des priorités de son département, la formation des fonctionnaires et agents de l’Etat.
Egalement, je voudrais remercier le Directeur Général de l’ENA, Monsieur DJE BI IRIE, qui, sous la houlette de son autorité de tutelle administrative, et en toute intelligence avec les départements ministériels utilisateurs, assure avec dévouement la mission de formation initiale et continue des cadres de l’administration publique ivoirienne.
Au delà du premier responsable de l’Ecole, la gratitude du gouvernement s’étend, non seulement, à son Secrétaire Général, à l’ensemble de ses directeurs, au nombre desquels des dames pétries de compétence et d’attention pour leur élèves, mais aussi aux agents administratifs et techniques.
J’associe, en outre, à cet élan de remerciements, les enseignants vacataires qui se consacrent avec abnégation à la formation théorique et pratique de ces futurs fonctionnaires.
Enfin, je voudrais exprimer ma gratitude à l’endroit des autorités publiques ici présentes, aux parents et aux amis qui sont venus apporter la chaleur de leur précieux soutien moral à mes filleuls.
• Mesdames et Messieurs,
Cette promotion de par son importance constitue la preuve que le gouvernement ivoirien n’a point renoncé à son ambition de doter l’administration de cadres compétents, en dépit de la crise sociopolitique dont nous avons, fort heureusement, amorcé la sortie définitive.
Dans ce contexte, cette cérémonie de baptême de promotion consacre l’entrée définitive de ces énarques au service de l’Etat. Elle répond, en outre, aux exigences d’une tradition solidement établie depuis la création de la prestigieuse Ecole qu’est l’ENA. Elle est, enfin, l’occasion la mieux choisie pour jeter un regard rétrospectif et prospectif sur l’évolution d’une administration si décriée par l’opinion publique, mais si indispensable à l’existence même de l’Etat.
A la recherche des origines du mal, est-il possible de passer sous silence le rôle des agents publics et des hauts fonctionnaires qui les dirigent, alors que la réalité crue vécue, au quotidien, par des franges entières de la population ivoirienne fini par mettre le Gouvernement, dans son ensemble, face à ses responsabilités ?
Sacrifions donc à un petit exercice d’introspection, en passant rapidement en revue différents secteurs de la vie publique en Côte d’Ivoire :
o Les communautés villageoises sont-elles satisfaites de l’action des sous-préfets et des préfets ?
o Les opérateurs économiques n’ont-ils rien à reprocher aux agents des douanes, aux services fiscaux ou au Trésor public ?
o Les ministres eux-mêmes, en leur qualité de chef de leurs administrations respectives, sont-ils satisfaits de leur collaboration avec les fonctionnaires et agents de l’Etat ?
Voilà en quels termes devrait être esquissée la problématique d’une réforme administrative visant à recentrer l’administration publique sur sa raison d’être essentielle : servir l’intérêt général sans perdre de vue que ce concept juridique abstrait est rendu concret par l’expression de la demande sociale des biens et services produits par les agents publics.
Mais, à l’analyse, les voies de solutions pragmatiques ne sont pas aussi inaccessibles que l’on pourrait le croire.
En paraphrasant une célèbre formule religieuse, je pourrais affirmer que l’Etat - tout comme Dieu - personne ne l’a jamais vu physiquement !
Les politologues en concluent que l’Etat est un artéfact qui ne se laisse saisir qu’à travers ses manifestations sensibles.
En effet, quand un parent d’élève obtient en moins de 24 heures l’extrait d’acte de naissance de son fils ; quand une famille agressée dans une cour commune à Abobo est secourue au moment opportun par la police nationale ; quand un commerçant parvient à effectuer le dédouanement de sa marchandise sans être obligé de verser des pots de vin ; quant un certificat de nationalité n’est pas refusé à un requérant pour le simple motif que son patronyme ne sonne pas « ivoirien » ; alors, seulement alors, apparaît le vrai visage de l’administration publique de proximité que j’appelle de tous mes vœux : une administration neutre, sécurisante, diligente, accueillante, honnête et efficace !
C’est à cette condition que l’administration publique sera en mesure d’apporter une contribution décisive, non seulement au processus de sortie de crise, mais aussi à l’œuvre de reconstruction de la nation ivoirienne, sur la base de valeurs radicalement nouvelles, motivantes et mobilisatrices, tant pour les agents que pour les usagers du service public.
• Mes chers filleuls,
Fidèles à la devise que vous vous êtes librement donnée, armez-vous de COURAGE, car vous en aurez bien besoin pour affronter les nombreux défis de la vie professionnelle parsemée de mauvaises tentations.
C’est pourquoi, je vous exhorte à rompre avec des pratiques peu recommandables comme la corruption, la concussion et le favoritisme qui sont autant de handicaps sur le chemin du développement durable.
Dans l’exercice de vos fonctions, vous devrez également faire preuve de REALISME, c’est-à-dire, avoir la capacité de vous débarrasser de toute attitude dogmatique et inutilement intransigeante. Le réalisme vous sera, en effet, nécessaire pour trouver des solutions équitables, justes et économiques aux problèmes que les usagers ou vos collègues ne manqueront pas de vous soumettre.
De même, le réalisme vous permettra de ne pas céder inconsidérément aux velléités de revendications professionnelles et syndicales, sans prendre en compte la situation de crise que traverse notre pays, dont les dirigeants sont réellement conscients des difficultés de toutes les personnes qui souhaitent vivre dignement de leur labeur.
Enfin, dans un pays en quête de développement économique et social, où les besoins des populations son quasiment illimités et pressants, vous aurez l’impérieux devoir de faire preuve d’abnégation pour rendre l’administration plus accessible et plus performante, nonobstant la rareté des ressources.
En tout état de cause, tout au long de votre carrière professionnelle et face aux vicissitudes de l’histoire de notre jeune nation, n’oubliez jamais que d’autres garçons et d’autres filles ont eu bien moins de chance que vous :
• Soit parce qu’ils ont quitté cette vie de façon trop précoce, du fait de la maladie ou de la pauvreté, sinon de la misère matérielle et parfois morale ;
• Soit parce qu’ils ont été obligés d’abréger leurs études pour prendre, au plus vite, en charge leurs parents et leurs frères et sœurs ;
• Soit parce qu’ils ont du monter au combat, aux heures chaudes de la lutte émancipatrice de notre pays, aux temps périlleux de la lutte pour les droits et les libertés publiques, ou encore aux moments incertains de la manipulation partisane de la question identitaire et de la fragilisation de la cohésion nationale.
• Mesdames et messieurs,
Pour toutes ces raisons et pour celles que nous portons dans le secret de nos cœurs meurtris par tant d’années de crise économique, sociale et politique, qui ont ébranlé le fondement de l’Etat et de la nation ivoirienne, je voudrais soumettre à notre méditation collective et individuelle, cette pensée émanant d’un moraliste américain :
« Sans individus intègres aux postes de commandes, la confiance dans le gouvernement du pays et la capacité publique d’agir ne peuvent que décliner, tandis que s’alourdissent les contrôles et l’application des décisions. »
« L’intégrité se gagne seule, sans soutien, en face-à-face avec le mal. »
Puisse l’amour sincère de nos concitoyens, sans exclusive, nous redonner la force de rebâtir, pour la postérité, avec cette nouvelle génération d’énarques, une Côte d’Ivoire où règnera véritablement l’union, la discipline et le travail.
Je vous remercie.
• Monsieur le Ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi,
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
• Excellences, Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
• Mesdames et Messieurs les Élus,
• Monsieur le Directeur Général de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA),
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs Centraux et Chefs de service,
• Messieurs les Officiers Généraux,
• Messieurs les Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-officiers et Militaires du rang,
• Distingués Chefs traditionnels et Chefs religieux,
• Mesdames et Messieurs les formateurs,
• Chers Filleuls et élèves de la 47ème promotion de l’ENA,
• Honorables invités,
• Mesdames et Messieurs,
En cette journée empreinte d’émotion et de solennité, je suis invité à célébrer, avec vous, la sortie officielle de la 47ème promotion des élèves de l’Ecole Nationale d’Administration.
Cette prestigieuse institution, qui m’accueille si généreusement, a déjà formé et mis à la disposition de l’administration publique de Côte d’Ivoire, 47 promotions de fonctionnaires élèves et d’élèves fonctionnaires.
Vous comprendrez, dès lors, la légitime fierté que je ressens d’être en présence de ces hommes et de ces femmes qui ont sollicité et obtenu le parrainage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire. Puisqu’en effet, par delà ma modeste personne, c’est bien l’institution républicaine que j’incarne qui est honorée, voire distinguée, par le choix de mes filleuls. Je suis d’autant fier que je partage.
Si la Providence permet que leur promotion porte, désormais, le nom « SORO Kigbafori Guillaume », c’est qu’assurément le processus de réconciliation et de reconstruction engagé depuis sept années, bientôt, ne mobilise pas en vain les énergies de toutes les forces vives de notre nation.
Il serait, en réalité, trop réducteur de percevoir le rituel auquel nous sacrifions aujourd’hui à travers le prisme étroit des intérêts individuels et des passions ou même des ambitions personnelles. Bien au contraire, il nous faut dépasser les clivages traditionnels, surmonter nos divisions internes, guérir nos blessures, pour être en mesure d’élargir notre vision, afin d’offrir une nouvelle chance à la Côte d’Ivoire.
Une telle perspective et une telle responsabilité ne peuvent être partagées et portées que par la génération actuelle, dont les élèves de la 47ème promotion de l’ENA représentent la fine fleur pleine de promesse.
En considération de ce défi, je ne doute pas que mes filleuls ont bénéficié d’une formation humaine et professionnelle de grande qualité, durant ces deux années académiques et pratiques.
C’est pourquoi, je me joins à eux pour remercier et féliciter toutes les personnes qui ont contribué à cette œuvre ô combien vitale pour l’Etat ivoirien.
Le résultat est édifiant et il nous donne des raisons d’espérer en l’avenir de notre nation.
Ainsi, nos remerciements s’adressent-ils, d’abord, au Professeur Hubert OULAYE, Ministre de la Fonction Publique et de l’Emploi, qui a toujours inscrit en bonne place dans la hiérarchie des priorités de son département, la formation des fonctionnaires et agents de l’Etat.
Egalement, je voudrais remercier le Directeur Général de l’ENA, Monsieur DJE BI IRIE, qui, sous la houlette de son autorité de tutelle administrative, et en toute intelligence avec les départements ministériels utilisateurs, assure avec dévouement la mission de formation initiale et continue des cadres de l’administration publique ivoirienne.
Au delà du premier responsable de l’Ecole, la gratitude du gouvernement s’étend, non seulement, à son Secrétaire Général, à l’ensemble de ses directeurs, au nombre desquels des dames pétries de compétence et d’attention pour leur élèves, mais aussi aux agents administratifs et techniques.
J’associe, en outre, à cet élan de remerciements, les enseignants vacataires qui se consacrent avec abnégation à la formation théorique et pratique de ces futurs fonctionnaires.
Enfin, je voudrais exprimer ma gratitude à l’endroit des autorités publiques ici présentes, aux parents et aux amis qui sont venus apporter la chaleur de leur précieux soutien moral à mes filleuls.
• Mesdames et Messieurs,
Cette promotion de par son importance constitue la preuve que le gouvernement ivoirien n’a point renoncé à son ambition de doter l’administration de cadres compétents, en dépit de la crise sociopolitique dont nous avons, fort heureusement, amorcé la sortie définitive.
Dans ce contexte, cette cérémonie de baptême de promotion consacre l’entrée définitive de ces énarques au service de l’Etat. Elle répond, en outre, aux exigences d’une tradition solidement établie depuis la création de la prestigieuse Ecole qu’est l’ENA. Elle est, enfin, l’occasion la mieux choisie pour jeter un regard rétrospectif et prospectif sur l’évolution d’une administration si décriée par l’opinion publique, mais si indispensable à l’existence même de l’Etat.
A la recherche des origines du mal, est-il possible de passer sous silence le rôle des agents publics et des hauts fonctionnaires qui les dirigent, alors que la réalité crue vécue, au quotidien, par des franges entières de la population ivoirienne fini par mettre le Gouvernement, dans son ensemble, face à ses responsabilités ?
Sacrifions donc à un petit exercice d’introspection, en passant rapidement en revue différents secteurs de la vie publique en Côte d’Ivoire :
o Les communautés villageoises sont-elles satisfaites de l’action des sous-préfets et des préfets ?
o Les opérateurs économiques n’ont-ils rien à reprocher aux agents des douanes, aux services fiscaux ou au Trésor public ?
o Les ministres eux-mêmes, en leur qualité de chef de leurs administrations respectives, sont-ils satisfaits de leur collaboration avec les fonctionnaires et agents de l’Etat ?
Voilà en quels termes devrait être esquissée la problématique d’une réforme administrative visant à recentrer l’administration publique sur sa raison d’être essentielle : servir l’intérêt général sans perdre de vue que ce concept juridique abstrait est rendu concret par l’expression de la demande sociale des biens et services produits par les agents publics.
Mais, à l’analyse, les voies de solutions pragmatiques ne sont pas aussi inaccessibles que l’on pourrait le croire.
En paraphrasant une célèbre formule religieuse, je pourrais affirmer que l’Etat - tout comme Dieu - personne ne l’a jamais vu physiquement !
Les politologues en concluent que l’Etat est un artéfact qui ne se laisse saisir qu’à travers ses manifestations sensibles.
En effet, quand un parent d’élève obtient en moins de 24 heures l’extrait d’acte de naissance de son fils ; quand une famille agressée dans une cour commune à Abobo est secourue au moment opportun par la police nationale ; quand un commerçant parvient à effectuer le dédouanement de sa marchandise sans être obligé de verser des pots de vin ; quant un certificat de nationalité n’est pas refusé à un requérant pour le simple motif que son patronyme ne sonne pas « ivoirien » ; alors, seulement alors, apparaît le vrai visage de l’administration publique de proximité que j’appelle de tous mes vœux : une administration neutre, sécurisante, diligente, accueillante, honnête et efficace !
C’est à cette condition que l’administration publique sera en mesure d’apporter une contribution décisive, non seulement au processus de sortie de crise, mais aussi à l’œuvre de reconstruction de la nation ivoirienne, sur la base de valeurs radicalement nouvelles, motivantes et mobilisatrices, tant pour les agents que pour les usagers du service public.
• Mes chers filleuls,
Fidèles à la devise que vous vous êtes librement donnée, armez-vous de COURAGE, car vous en aurez bien besoin pour affronter les nombreux défis de la vie professionnelle parsemée de mauvaises tentations.
C’est pourquoi, je vous exhorte à rompre avec des pratiques peu recommandables comme la corruption, la concussion et le favoritisme qui sont autant de handicaps sur le chemin du développement durable.
Dans l’exercice de vos fonctions, vous devrez également faire preuve de REALISME, c’est-à-dire, avoir la capacité de vous débarrasser de toute attitude dogmatique et inutilement intransigeante. Le réalisme vous sera, en effet, nécessaire pour trouver des solutions équitables, justes et économiques aux problèmes que les usagers ou vos collègues ne manqueront pas de vous soumettre.
De même, le réalisme vous permettra de ne pas céder inconsidérément aux velléités de revendications professionnelles et syndicales, sans prendre en compte la situation de crise que traverse notre pays, dont les dirigeants sont réellement conscients des difficultés de toutes les personnes qui souhaitent vivre dignement de leur labeur.
Enfin, dans un pays en quête de développement économique et social, où les besoins des populations son quasiment illimités et pressants, vous aurez l’impérieux devoir de faire preuve d’abnégation pour rendre l’administration plus accessible et plus performante, nonobstant la rareté des ressources.
En tout état de cause, tout au long de votre carrière professionnelle et face aux vicissitudes de l’histoire de notre jeune nation, n’oubliez jamais que d’autres garçons et d’autres filles ont eu bien moins de chance que vous :
• Soit parce qu’ils ont quitté cette vie de façon trop précoce, du fait de la maladie ou de la pauvreté, sinon de la misère matérielle et parfois morale ;
• Soit parce qu’ils ont été obligés d’abréger leurs études pour prendre, au plus vite, en charge leurs parents et leurs frères et sœurs ;
• Soit parce qu’ils ont du monter au combat, aux heures chaudes de la lutte émancipatrice de notre pays, aux temps périlleux de la lutte pour les droits et les libertés publiques, ou encore aux moments incertains de la manipulation partisane de la question identitaire et de la fragilisation de la cohésion nationale.
• Mesdames et messieurs,
Pour toutes ces raisons et pour celles que nous portons dans le secret de nos cœurs meurtris par tant d’années de crise économique, sociale et politique, qui ont ébranlé le fondement de l’Etat et de la nation ivoirienne, je voudrais soumettre à notre méditation collective et individuelle, cette pensée émanant d’un moraliste américain :
« Sans individus intègres aux postes de commandes, la confiance dans le gouvernement du pays et la capacité publique d’agir ne peuvent que décliner, tandis que s’alourdissent les contrôles et l’application des décisions. »
« L’intégrité se gagne seule, sans soutien, en face-à-face avec le mal. »
Puisse l’amour sincère de nos concitoyens, sans exclusive, nous redonner la force de rebâtir, pour la postérité, avec cette nouvelle génération d’énarques, une Côte d’Ivoire où règnera véritablement l’union, la discipline et le travail.
Je vous remercie.