Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes


L’Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré le 21 mars de chaque année « Journée Internationale des Forêts » et le 22 mars de chaque année "Journée Mondiale de l’Eau".


La célébration de ces Journées a pour objectif d’attirer l’attention des pouvoirs publics et de l’ensemble des populations, sur l’importance de ces ressources naturelles, (forêts et eau). La célébration de ces journées a également pour but de faire prendre conscience de la nécessité de la préservation de ces ressources naturelles et de promouvoir leur gestion durable.


Pour cette quatrième édition de la « Journée Internationale des Forêts », le thème retenu, «les forêts et l’eau », met l’accent sur les ressources en eau et le rôle essentiel que jouent les forêts dans l’approvisionnement des populations du monde en eau douce, élément indispensable à la vie.
Il s’agira au cours de cette édition 2016 de la « Journée Internationale des Forêts » de réfléchir ensemble sur la façon dont les forêts contribuent à assurer les besoins en eau des populations.


Dans le cas particulier de la Côte d’Ivoire, marquée par une forte dégradation de l’écosystème forestier, les forêts n’arrivent plus à jouer pleinement leur rôle de premier plan dans l’atténuation des effets des changements climatiques. Les déboisements massifs effrénés et désordonnés ont eu des conséquences graves sur la régulation des saisons, qui se traduisent localement par une augmentation des températures et une faible humidité atmosphérique.


Ce phénomène fait qu’au cours de cette année 2016, avec une saison sèche particulièrement rude, accompagnée de vents violents, nous avons enregistré une recrudescence des feux de brousse et incendies de forêts avec de nombreuses pertes matérielles et en vies humaines. Gardons à l’esprit qu’un feu peut ravager en quelques heures, les efforts que la nature a produit durant des siècles !


La forêt protège les sols et permet une infiltration de l’eau pour recharger les nappes phréatiques, en retour l’eau nourrit la forêt et assure sa croissance. Ainsi, la survie de notre population dépend aujourd’hui de la préservation des reliques forestières et la reconstitution des forêts dégradées. Car elles constituent un impératif pour assurer la protection de nos ressources en eau et la diversité de notre faune.


Mesdames et messieurs,
Chers Compatriotes,


La ville d’Abidjan représente un exemple concret du lien entre forêts et ressources en eau. En effet, la nappe souterraine qui permettait d’alimenter les populations de cette agglomération en eau potable, n’arrive plus à se recharger depuis la destruction des blocs forestiers aux alentours de la ville (La forêt d’Abobo, la forêt de la Djibi, la forêt de Vridi, la forêt de Port-Bouët, la forêt de La ME et la forêt d’Anguédédou en partie). En conséquence, l’Etat est obligé d’aller chercher de l’eau sur de longues distances (dans la région de Bonoua) pour approvisionner lesdites populations.



Cette situation interpelle tout le monde et chacun doit s’impliquer dans la protection et le reboisement des bassins versants afin de préserver les réservoirs d’eau permettant de couvrir les besoins des populations au niveau domestique, agricole, industriel et écologique.



C’est la disposition essentielle que doit prendre notre pays, la Côte d’Ivoire, pour se prémunir face à la grave menace concernant la sécurité en eau qui, selon les Nations Unies, guette plus de 80% de la population mondiale d’ici 2050, en particulier en Afrique et en Asie.



Dans ce contexte, je voudrais rappeler, la participation remarquable de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Alassane Ouattara, à la manifestation « Je plante un arbre pour une Côte d’Ivoire plus verte », organisée en 2015 durant la troisième édition de la « Journée Internationale des Forêts », montrant ainsi, l’exemple de ce que doit faire chaque citoyen responsable, désireux de préserver l’avenir de ses enfants.



En s’investissant pleinement dans la reconstitution des forêts et en assurant leur gestion durable, la Côte d’Ivoire créera les conditions favorables à la poursuite de son programme agricole, levier essentiel de l’économie nationale. Les forêts pourront alors remplir leurs fonctions principales de protection de l’environnement, des sols et des eaux, contribuant ainsi, non seulement à la réduction du déficit hydrique et à l’amélioration de la gestion des ressources en eau, mais aussi à la sauvegarde de nombreux emplois dans différents secteurs d’activités.


Mesdames et Messieurs
Chers Compatriotes


La thématique de l’emploi dans le secteur de l’eau se trouve au centre des préoccupations de la célébration de cette 24ème édition de la « Journée Mondiale de l’Eau » qui a pour thème : "Eau et Emploi".


La politique des ressources en eau de l’Afrique de l’Ouest adoptée par le sommet des Chefs d’Etat en 2008, s’inscrit parfaitement dans cette perspective, avec comme objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et au développement durable. L’orientation donnée à la Communauté et à ses Etats membres vise à assurer une gestion des ressources en eau conciliant développement économique, équité sociale et préservation de l’environnement.


Dans cette optique, la Côte d’Ivoire a défini depuis des décennies, des politiques et des stratégies pour la gestion de ses ressources en eau prenant en compte les besoins multiformes actuels en évitant de compromettre ceux des générations à venir.


Les objectifs de la loi N° 98-755 du 23 décembre 1998 portant Code de l’eau visent la promotion de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau pour assurer la disponibilité, la régulation et la distribution cohérente de cette ressource pour satisfaire les besoins de l’ensemble des utilisateurs.



Certains secteurs majeurs de l’économie de notre pays, pourvoyeurs d’emplois, notamment, l’agriculture, l’industrie, les mines sont fortement tributaires des ressources en eau.


La Gestion Intégrée des Ressources en Eau doit être mise en œuvre dans un contexte institutionnel qui favorise le renforcement des capacités, la mise en place d’outils réglementaires et des mécanismes bénéfiques pour la concertation, la coopération et la gestion des conflits.


C’est pourquoi la Côte d’Ivoire envisage la création d’une Agence Nationale et trois organismes de bassin pour assurer la gestion cohérente en intégrant une vision prospective de l’eau au sein des différents secteurs d’usage. Cette disposition nous permettrait de prendre en compte les interactions eau-territoire-populations et d’anticiper les changements. La mise en place de ces structures constitue un levier important de promotion des activités dans le secteur de l’eau et de création d’emplois.

Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes ;


Cette année, la Journée Mondiale de l’Eau sera célébrée conjointement avec la 2ème édition de la Semaine Nationale de l’Eau en Côte d’Ivoire, avec pour thème : « Côte d’Ivoire, pays émergent à l’horizon 2020 : quelles contributions du secteur de l’eau à la création d’emplois et de richesses? ». Ce thème abordé avec de telles interrogations invite à reconnaitre que des défis majeurs se dressent et commandent en conséquence des réponses adaptées.


Je considère, pour ma part, que le thème « eau et emploi » de cette journée mondiale de l’eau nous interpelle tous, et démontre la volonté de la communauté internationale de renforcer la gestion intégrée des ressources en eau à travers la prise de conscience collective sur la place de l’Eau dans le secteur de l’Emploi.


Mesdames et Messieurs
Chers Compatriotes


La célébration de l’édition 2016 de la « Journée Internationale des Forêts » et la "Journée Mondiale de l’Eau" montre la liaison étroite entre gestion durable des forêts, disponibilité de l’eau en quantité et en qualité, avec les possibilités de création d’emplois dans le secteur.


C’est vers cette orientation que mon Département entend conduire ses actions pour assurer aux ivoiriens une amélioration notable de leur condition de vie.

Je vous remercie.