• "Chers congressistes,
Je voudrais avant tout propos, et au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, souhaiter le traditionnel « Akwaba », c’est-à-dire la cordiale bienvenue en Côte d’Ivoire, à l’ensemble des délégations venues de divers horizons du monde.
Ces souhaits de bienvenue s’adressent également aux distingués invités et à tous les congressistes qui ont bien voulu rehausser de leur présence cette importante cérémonie.
Je remercie les sociétés de distribution d’eau en Afrique pour la tenue de cette biennale, qui permet de débattre des questions d’eau et d’assainissement, sujets d’intérêt prioritaire et stratégique pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
La Côte d’Ivoire s’honore de vous accueillir ici, à Abidjan, dans le cadre du dix-septième (17ème) congrès de l’Association Africaine de l’Eau (AAE) qui se tient sous le thème «Mobilisation des ressources et gouvernance de l’eau et de l’assainissement en Afrique».
Je salue le choix de ce thème qui met en exergue la vocation de votre association qui se veut un cadre de recherche et de mutualisation des solutions aux problématiques complexes d’accès à l’eau potable pour nos populations et de l’assainissement de notre environnement.
Cette synergie d’action est plus que nécessaire, pour accélérer la recherche de solutions viables par chacun des 40 pays de votre Organisation, en tirant les enseignements de 34 années d’existence et d’expériences diverses.
• Excellences,
• Mesdames, Messieurs,
Ce dix-septième (17ème) congrès de l’Association Africaine de l’Eau (AAE) qui se tient à Abidjan, après le 3ème Forum de Haut Niveau sur l’Eau et l’Assainissement en Afrique, tenu le 21 novembre 2013, montre à bien des égards l’enjeu de l’eau et de l’assainissement dans la problématique du développement dans le monde et plus particulièrement en Afrique .
En effet, environ 1,1 milliard de personnes sont privées dans le monde d’un accès convenable à l’eau potable et 2,4 milliards ne disposent pas d’assainissement. L’Afrique n’échappe pas à cette réalité, puisqu’en dépit des efforts considérables de nos gouvernements et de nos traditionnels partenaires au Développement, environ 400 millions de personnes vivant sur notre continent sont contraintes de consommer de l’eau provenant de sources peu fiables, et plus de 250 millions de personnes n’ont pas les commodités minimales de toilettes.
La conséquence en est que plus de 70 % des lits d’hôpitaux en Afrique sont occupés par des personnes souffrant de maladies évitables, liées à la qualité de l’eau et de l’assainissement. Cette situation limite la pleine valorisation du potentiel humain de nos populations, notamment de la jeune fille et de la femme en milieu rural ou péri-urbain, avec un impact négatif en termes de croissance et de développement.
L’Afrique, qui disposera de 25% de la population mondiale à l’horizon 2050, avec un effectif projeté de 2,4 milliards d’habitants, est appelé à créer les conditions pour disposer d’une population saine et vigoureuse, acteur et bénéficiaire de la croissance et du développement économique et social.
Nous devons tous être conscients que fournir l’eau potable et l’assainissement à nos populations et leur faire adopter de bonnes pratiques d’hygiène, c’est impulser le développement de notre continent.
Ces défis confèrent à l’AAE un rôle primordial, ne serait-ce que de sensibilisation des populations et de mobilisation des ressources auprès des bailleurs de fonds, pour l’accès des collectivités et des villes en Afrique à des services améliorés d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable.
L’accélération des actions, notamment à travers la coopération sud-sud, pour obtenir de meilleurs résultats passe, entre autres, par la diversification des sources de financement et l’innovation technologique mais également par une plus grande implication du secteur privé aussi bien au niveau de la production que de la distribution.
La coopération sud-sud nous offre une plateforme dynamique d’échanges, de promotion de l’investissement et de partage de bonnes pratiques et de connaissances afin de trouver des solutions définitives et radicales aux défis techniques et financiers qui se posent au secteur de l’eau et de l’assainissement dans nos pays.
Je voudrais en outre saluer les efforts de la communauté internationale, en particulier les partenaires techniques et financiers et les donateurs, pour faire de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement de grandes priorités de l’agenda du développement.
S’agissant de la Banque Africaine de Développement (BAD), par exemple, il me plait de mentionner l’Initiative pour l’Alimentation en Eau potable et l’Assainissement en milieu Rural (IAEAR), lancée en 2003 et la Facilité Africaine de l’Eau (FAE), mise en place en 2006.
• Excellences,
• Mesdames, Messieurs
En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, la longue décennie de crises de 2000 à 2010 s’est traduite par une dégradation des acquis des années 1970 aux années 1990, obtenus grâce à d’importants investissements, notamment en matière d’eau potable. C’est pourquoi le Plan National de Développement (PND) 2012-2015 vise à faire un rattrapage important en améliorant substantiellement l’accessibilité à l’eau potable et à l’assainissement tant en milieu urbain qu’en milieu rural.
Ainsi, la proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d’eau potable devrait passer de 61% en 2012 à 82,5% en 2015, rattrapant le niveau de la fin des années 1990. En ce qui concerne l’assainissement, cet indicateur devrait passer de 57% à 81% de la population, et de 36,9% à 40% en milieu rural, sur la même période.
C’est pour toutes ces raisons que le Gouvernement ivoirien, sous la haute égide de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, met en œuvre une politique et des stratégies adaptées pour une meilleure efficacité de son action. Cela implique, entre autres :
-La mise en place d’un cadre institutionnel cohérent pour les sous-secteurs de l’eau potable et de l’assainissement par l’adoption d’une loi portant code de l’eau et la création de l’Office National de l’Eau Potable (ONEP) et l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD) ;
-La recherche d’un meilleur équilibre entre les zones urbaines et rurales dans l’initiation des différents projets ;
-L’institution de contrats de performance pour toutes les structures qui s’occupent du secteur ;
-La mobilisation des ressources internes et la recherche de mécanismes innovants de financement, notamment le partenariat public-privé ;
-L’amélioration de la capacité d’absorption des crédits disponibles auprès des Institutions Internationales de financement ;
-La mise en cohérence des projets ayant trait à l’eau potable et ceux liés à l’assainissement de sorte à optimiser les investissements ;
-L’organisation périodique d’assises pour une évaluation continue des efforts fournis.
Dans ce cadre, le Gouvernement vient d’initier un ambitieux programme, de plus de 400 milliards de FCFA, dans le domaine de l’eau potable.
Des efforts similaires sont également entrepris dans le secteur de l’assainissement avec pour objectif de rendre performant le service public d’assainissement existant dans la ville d’Abidjan et de l’étendre progressivement aux autres villes de l’intérieur du pays.
Au total, le Gouvernement ivoirien entend mobiliser globalement plus de 645 milliards de FCFA d’ici 2015 pour permettre au pays d’atteindre les objectifs du millénaire en matière d’eau potable et d’assainissement. L’objectif visé, comme vous le savez, est de réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de la population qui, dans le monde, n’a pas un accès durable à l’eau et à l’assainissement.
• Excellences,
• Mesdames, Messieurs,
Vous comprendrez donc aisément l’importance qu’accorde le gouvernement ivoirien à ce congrès et l’espoir que nous nourrissons pour le renforcement de la mobilisation de ressources financières conséquentes à travers le développement de la coopération sud-sud.
• Chers Congressistes,
Votre Association est devenue un instrument de développement non seulement au service des sociétés d’eau d’Afrique mais aussi et surtout de nos pays respectifs.
Permettez-moi de rendre hommage mérité à ses pères fondateurs, dont un des valeureux fils de la Côte d’Ivoire, j’ai nommé Monsieur Marcel ZADI KESSY, actuel Président du Conseil Economique et Social. Ils méritent tous, nos remerciements et notre infinie gratitude.
A l’endroit de la SODECI, structure hôte de ce congrès, je voudrais saluer son professionnalisme qui s’est notamment caractérisé par le maintien de la continuité du service durant la grave crise ivoirienne, en dépit de toutes les difficultés du moment.
En conclusion, je puis vous assurer de la disponibilité du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA et du Gouvernement, à accompagner et à soutenir vos efforts collectifs dans votre lutte pour que chaque africain ait un accès équitable, suffisant et de qualité à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement.
C’est donc en souhaitant plein succès à vos travaux, que je déclare ouvert, au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA Président de la République de Côte d’Ivoire, le 17ème congrès de l’Association Africaine de l’Eau.
Je vous remercie de votre aimable attention".