Ivoiriens, Ivoiriennes, Mes chers Compatriotes;
Il y a une semaine, le Conseil de Sécurité des Nations Unies,
organisation dont la Côte d'Ivoire est membre, à adopté, à l'unanimité, la
Résolution 1721 qui détermine les dispositions essentielles devant régir
désormais la sortie de crise dans notre pays.
Aujourd'hui je me propose de partager, avec vous,
ma compréhension de cette Résolution, l'esprit qui s'en dégage et les
actions essentielles qu'elle prescrit.
Tout d'abord, je note, avec vous tous, que l'adoption de la Résolution
1721 traduit, encore une fois, l'intérêt que la communauté internationale
porte à notre pays et son souci renouvelé de nous aider à sortir de cette
situation difficile qui n'a que trop duré. Mais comme je vous l'ai souvent
dit, et je vous le répète: « le sage doit se trouver dans le village». Aussi,
nous aurons notre rôle à jouer pour mettre fin à la crise.
Ensuite, je tiens à rappeler que de toutes les résolutions adoptées par le
Conseil de Sécurité sur la Côte d'Ivoire, les Résolutions 1633 et 1721 ont
un intérêt particulier qui leur est commun. Ainsi, la Résolution 1633
après avoir constaté la fin du mandat du Président de la République qui
est de cinq (5) ans tel que prescrit par la constitution, a décidé de
proroger de douze (12) mois la durée de ce mandat. La même résolution
a décidé de ta désignation d'un Premier Ministre pour la même durée de
douze (12) mois avec pour mission de préparer les élections à
l'échéance du 31 octobre 2006.
De même la résolution 1721, après avoir constaté l'impossibilité
d'organiser des élections dans ce premier délai a prorogé le mandat et
du Président de la République et du Premier Ministre, ce dernier ne
pouvant, en aucun cas, être candidat lors des prochaines élections.
Cette dernière prescription, bien que non constitutionnelle, est
importante. Elle part du principe de ce que le Premier Ministre ne saurait
être juge et partie. Cette prescription garantit la neutralité de son rôle et
du processus qu'il devra conduire. C'est très bien ainsi, dans la situation
que traverse notre pays. Je l'ai accepté pour ma part, car je me considère comme un homme de missions, un homme de devoirs, plutôt
qu'un homme de pouvoir.
C'est pour toutes ces raisons, que je voudrais remercier, en notre nom à
tous, le Secrétaire Général de l'ONU, tous les pays membres
permanents et non permanents du Conseil de Sécurité, le Président de
l'Union Africaine les pays membres du Conseil de Paix et de Sécurité de
l'Union Africaine et les Chefs d'Etat de la CEDEAO pour leur constante
sollicitude à l'égard de notre pays. La résolution 1721 est
l'aboutissement de tous les débats et consensus obtenus lors des
sommets des Chefs d'Etat de la CEDEAO et de l'Union Africaine,
auxquels notre Etat a été pleinement associé. C'est alors l'aboutissement
de décisions auxquelles la Côte d'Ivoire a consenti.
Enfin, la Résolution 1721 constitue, à mes yeux, un nouveau et ultime
cadre de règlement pacifique de la crise que vit notre pays, un nouveau
cadre de travail pour le Premier Ministre et le Gouvernement, un
nouveau cadre pour aider les ivoiriens à retrouver le chemin de ta paix,
de la concorde et de la prospérité qu'ils n'auraient jamais dû quitter.
Dans ce contexte, il ne m'apparaît absolument pas nécessaire de
rechercher un autre schéma. Du moins, un schéma qui se substituerait à
cette résolution, même s'il n'est pas interdit de rechercher les moyens de
son approfondissement, de l'amélioration de son efficacité...
|